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Le Combat des maîtres

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Xavier Chanoine 2.5 Pas encore assez alcoolisé
drélium 3.5 Premier rôle principal de Gordon Liu et classique de la jeunesse de Wong Fei Ho...
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Pas encore assez alcoolisé

Avis Express

Un grand film d’arts-martiaux, Le Combat des maîtres ? On nous laissera le bénéfice du doute. Déjà, son titre annonce de sacrées ambitions bien que l’on sait à quel point on aimait racoler à ce niveau, rayon Shaw Brothers. Dionnet disait qu’une belle affiche suffisait à vendre, remarque pertinente à une époque où les superbes affiches cachaient en fait de véritables séries Z fauchées. Et les titres, dans ce cas là? Alors, avec ce « combat des maîtres », le spectacle valait-il le déplacement ? Compte-tenu de son introduction bruyante jouant sur les effets de foule et les explosions de pétards en tout genre, Liu Chia-Liang cueille son spectateur de la plus belle des manières avant de retomber très vite sur terre. Pas grand-chose de très lunaire ni de très festif au programme d’un film de kung-fu moins bien cadré que chez Chang Cheh ou Chuh Yuan, sans doute moins inspiré également. C’est dans l’entraînement au kung-fu du jeune Fei-Hong, dans la mise en place de son parcours initiatique auprès de Chen Kuan-Tai –dont le regard rappelle Lee Van-Cleef- que ce Combat des maîtres (qui n’en est pas réellement un) réussit à convertir la relecture en divertissement plutôt correct, culminant dans un final bruyant et spectaculaire. La sagesse vient, comme le disait Confucius ? La carrière de Gordon Liu, elle, était lancée.



17 mai 2010
par Xavier Chanoine




Premier rôle principal de Gordon Liu et classique de la jeunesse de Wong Fei Hong.

Après sa première réalisation Spiritual Boxer, officiellement première comédie kung fu, lourdingue mais au succès public indéniable, Liu Chia Liang veut une nouvelle fois relancer le genre du kung fu alors en déclin et choisit le mythique personnage de Wong Fei Hong jusque là presque enterré avec The SkyHawk, dernier film pourtant sympathique mais échec cuisant de Kwan Tak Hing, interprétant pour la centième fois le héros légendaire, à tel point que beaucoup de chinois l'ont longtemps confondu avec le vrai Wong Fei Hong. Le sifu Liu Chia Liang, lui-même disciple d'un élève du vrai Wong Fei Hong, tient à redonner un nouveau souffle au héros en abordant la jeunesse du maître à sa manière et sans souci historique puisqu'aucun écrit historique ne relâte sa vraie vie. C'est Gordon Liu qui incarne la jeune légende, remarqué dans quelques Chang Cheh et très vite pris sous l'aile de son sifu Liu Chia Liang, au titre très officiel de demi frère.

Kung Fu très classique de la philosophie de Liu Chia Liang et de Wong Fei Hong lui-même, respect de l'adversaire et discipline, il y reste malgré tout le sentiment vengeur primordial qui a fait jusque là le socle de presque tous les kung fus, en particulier depuis le phénomène Bruce Lee. Ainsi, Challenge of the masters nous montre non seulement l'entraînement de Wong Fei Hong au cours d'exercices inventifs et douloureux sous la houlette d'un maître à la fois intransigeant et figure paternelle, la maturité naissante du jeune élève qui devient un homme, mais aussi en parallèle, un duel plus tragique opposant Liu Chia Liang et son frère (dans la vie) Lau Kar Wing. Comme une réminiscence de ses premiers rôles dans les films sanglants de Chang Cheh, Liu Chia Liang interprète le méchant en cavale responsable du seul mort du film. L'esprit vengeur fait donc partie intégrante du cheminement du jeune Wong Fei Hong qui dès son entraînement terminé part défier Liu Chia Liang. Pourtant, Wong Fei Hong démontre vite son âme droite et pure en respectant à la lettre les préceptes de son maître : "pense moins à te battre et davantage au respect de l'adversaire" ou encore "battre l'adversaire, c'est vaincre son corps mais aussi son coeur". La fête des pétards qui ponctue le métrage est une autre démonstration de ses préceptes puisque l'école rivale maligne et irrespectueuse entendra bientôt le message universelle du sifu, ce qui ne va pas sans de "surprenants" retournements de situations. En effet, même le plus méchant des méchants sans cervelle comprendra finalement le message, chose absolument impossible, du moins aussi rapidement, à part dans un autre film de Liu Chia Liang.

Avec les bons moyens habituels de la Shaw, sa mise en scène classique ponctuée d'un poil de comédie, des combats peu nombreux mais déjà très précis, un Gordon Liu étonnant de charisme pour son premier grand rôle et déjà tout entier dans ses futures interprétations, Challenge of the masters se place en bon petit classique pas franchement transcendantal mais agréable à découvrir, à placer dans la même veine, et un peu en dessous en ce qui me concerne, des Exécuteurs de Shaolin.

05 août 2006
par drélium


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